Τρόποι επικοινωνίας του υποκειμένου τότε και σήμερα

Δευτέρα 1 Μαρτίου 2010

S. FREUD ET LE VERWERFUNG

Sigmund Freud et le Verwerfung
Kyvelou Evangelia [2000]
MSc Psychologie Clinique et Pathologie



Pendant les Remarques psychanalytiques sur l’autobiographie d’un cas de paranoïa (Le président Schreber), en 1910, Freud conceptualise la projection comme mécanisme de défense, rapporté à la psychose. Mais le mécanisme de projection, comme Freud lui-même l’entend, peut se rencontrer aussi dans les névroses. Donc ce n’est pas un mécanisme spécifique de la psychose, suffisant pour en expliquer la complexité.
Freud sait très bien que ces recherches soient encore bien nouvelles. Il écrit dans le même texte concernant la théorie des instincts: «Mais tout ce qu’on dit de plus n’est qu’hypothèses, hypothèses que nous édifions et que nous laissons ensuite volontiers tomber, hypothèses édifiées afin de nous orienter dans le chaos des obscurs processus psychiques.»1 C’est exactement cette approche, qui pousse Freud d’explorer la psyché humaine pendant toute sa vie.
En 1914, dans Pour introduire le narcissisme, Freud en se référant au cas de Schreber, répond à Jung «que l’introversion de la libido sexualis conduit à un investissement du moi et il se pourrait que notre perte de la réalité en soit l’effet. En fait, c’est une possibilité séduisante que d’expliquer de cette façon la psychologie de la perte de la réalité»2
Le terme Verwerfung (ou le verbe Verwerfen) est employé par S. Freud en plusieurs acceptions. En langue française il a été traduit comme rejet.
Dans les Études sur l’hystérie, en 1895, Freud l’emploie comme synonyme de refoulement. «un certain symptôme hystérique tirait son origine du désir éprouvé longtemps auparavant, mais aussitôt rejeté dans l’inconscient» 3
Freud lui donne le même sens en 1905, au chapitre consacré sur la puberté dans les Trois Essais sur la théorie sexuelle. Il écrit par rapport aux fantasmes incestueux: «ces fantasmes manifestement incestueux sont surmontés et rejetés, s’accomplit une des réalisations psychiques les plus importantes, mais aussi les plus douloureuses de la période pubertaire»4
Freud, dans Les psychonévroses de défense, en 1894, mentionne que dans tous les cas de psychoses et de névroses nous sommes devant l’incapacité du moi à se défendre contre le danger d’une représentation psychique intolérable et c’est intolérable parce qu’il représente une menace pour le moi, lié à l’expérience de la castration. Dans le même article il décrit une forme de défense plus efficace que celle que nous trouvons dans les obsessions et les phobies. «Elle consiste en ceci que le moi rejette (Verwift) la représentation insupportable en même temps que son affect et se comporte comme si la représentation n’était jamais parvenue jusqu’au moi. Mais, au moment où ceci est accompli, la personne se trouve dans une psychose que l’on ne peut classifier que comme  confusion hallucinatoire».5
Plus tard dans le texte Névrose et psychose, publié en 1924, Freud distingue les névroses de psychoses. Au niveau topologique il désigne la psychose comme le conflit inter psychique entre le moi et le monde extérieur. «La névrose serait le résultat d’un conflit entre le moi et le ça, la psychose, elle, l’issue analogue d’un trouble équivalent dans les relations entre le moi et le monde extérieur».
En termes économiques, Freud décrit qu’il y a un désinvestissement du retrait narcissique de la libido. Nous soulignons que dans l’esprit de Freud le retrait d’investissement est aussi un retrait de signification. 6
Un autre terme employé par S. Freud, similaire à ce du rejet, était le déni (Verleugnung). En 1924, il écrit La perte de la réalité dans la névrose et dans la psychose, et il fait la division entre la névrose et la psychose par rapport la réalité. Le névrosé fait un fragment de la réalité sur le mode de la fuite. Le psychotique le reconstruit.  «La névrose ne dénie pas la réalité, elle veut seulement ne rien savoir d’elle; la psychose la dénie et cherche à la remplacer.»7 Un peu plus loin il ajoute: «Mais le nouveau monde fantasmatique de la psychose veut se mettre à la place de la réalité extérieure»8 et il lie la défense névrotique avec celle que «nous appelons symbolique».9 Nous pouvons observer ici le matériel qui a utilisé J. Lacan ultérieurement pour élaborer sa théorie sur les psychoses.
Nous rencontrons dans les textes freudiens d’autres termes que celui de «Verwerfung» qui sont les précurseurs du concept de forclusion. Ces sont l’écarter, décliner, supprimer, abolir, dénier.10
Freud, en 1925,dans Quelques conséquences psychiques de la différence des sexes, décrit que le déni concerne aussi bien la fille que le garçon. Il convient de noter que le déni apparaît comme un mécanisme psychotique: «c’est le processus que j’aimerais décrire comme déni qui entre en scène; il ne paraît ni rare ni très dangereux pour la vie psychique de l’enfant, mais chez les adultes, il introduirait une psychose»11
Le texte Freudien sur lequel Lacan s’appuie plus pour soutenir la notion de forclusion est celui de L’homme aux loups12. Dans celle-ci le mot «Verwerfen»ou «Verwerfunq» est utilisé à plusieurs reprises. Freud expliquait que la genèse de la reconnaissance et de la méconnaissance de la castration du sujet passait par une attitude de rejet. A propos du «rejet d’une réalité présentée comme n’existant pas»13, Freud soulignait qu’il ne s’agissait pas d’un refoulement car un refoulement est autre chose qu’un rejet. «Quand je dis: il la rejeta, le sens immédiat de cette expression est qu’il n’en voulut rien savoir au sens du refoulement»14 Freud a bâti le lien entre le rejet et  la castration comme « un fait réel».15 C’est là exactement le point essentiel de la psychose. Le sujet ne symbolise pas la castration et il le perçoit comme effet réel.
Le texte de Freud La négation,16 publié en 1925, a amené J. Lacan à élaborer le Réponse au commentaire de Jean Hyppolite sur la «Verneinung» de Freud.17 ….
Pour conclure, on peut remarquer que Freud a fait la distinction entre les névroses et la psychoses et il a recherché la définition d’un mécanisme propre à la psychose, sans jamais conceptualiser le phénomène de rejet (Verwerfung).
J. Lacan a développé ensuite la notion de forclusion, dans son article D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose.18

Notes
1Freud (S.), «Remarques psychanalytiques sur l’autobiographie d’un cas de paranoïa» in Cinq psychanalyses, Op. cit.,p. 318.
2 Freud (S.) «Pour introduire le narcissisme», in La vie sexuelle, PUF, Paris, 1969, p. 87.
3 Freud (S.), Études sur l’hystérie, PUF, Paris, 2000, p. 245.
4 Freud (S.), Trois essais sur la théorie sexuelle, Gallimard, Paris, 1987, p. 171.
5 Freud (S.), «Les psychonévroses de défense», in Névrose, psychose et perversion, PUF, Paris, 1973, p. 12.
6 Laplanche (J.)- Pontalis (J.-B.), Vocabulaire de la psychanalyse, PUF, Paris, 1967, p.166.
7 Freud (S.), «La perte de la réalité dans la névrose et dans la psychose», in Névrose, psychose et perversion, Op. cit., p. 301.
8 Ibid., p. 303.
9 Idem..
10 Laplanche (J.)- Pontalis (J.-B.), Vocabulaire de la psychanalyse, Op. cit., p. 164.
11 Freud (S.), «Quelques conséquences psychiques de la différence des sexes», in La vie sexuelle, PUF, Paris, 1969, p. 127.
12 Freud (S.), «L’homme aux loups» [1918], in Cinq psychanalyses, Op. cit.
13 Ibid., p. 389.
14 Idem.
15 Idem.
16 Freud (S.), «La négation», in Résultats, idées, problèmes, PUF, Paris 1978.
17 Lacan (J.), « Réponse au commentaire de Jean Hyppolite sur la «Verneinung de Freud» , in Écrits, Seuil, Paris, 1999.
18 Lacan (J.), «D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose», in Écrits, Seuil, Paris, 1999.



Nous vous proposons de visiter les pages suivants:
Jacques Lacan et la forclusion
http://e-psychotherapia.blogspot.com/2010/02/jacques-lacan-et-la-forclusion.html
Το στάδιο του καθρέφτη
http://e-psychotherapia.blogspot.com/2010/09/blog-post_19.html
Φαντασιακό – Συμβολικό – Πραγματικό (I.S.R)
http://e-psychotherapia.blogspot.com/2010/09/blog-post.html

La différence entre névrose et psychose
http://e-psychotherapia.blogspot.com/2010/02/la-difference-entre-nevrose-et-psychose.html
Le déclenchement psychotique pendant l’adolescence
http://e-psychotherapia.blogspot.com/2010/02/le-declenchement-psychotique.html
Le traitement de la psychose
http://e-psychotherapia.blogspot.com/2010/10/le-traitement-de-la-psychose.html
Le délire
http://e-psychotherapia.blogspot.com/2010/02/le-delire.html

Δεν υπάρχουν σχόλια: